Si l’océan prend beaucoup aux hommes, il arrive aussi qu’il leur restitue une petite partie de son butin. Fabuleux trésors faits d’or et de pierres précieuses ou artefacts plus insolites, c’est toujours avec une immense émotion que les aventuriers des fonds marins ramènent au jour ces capsules temporelles. Voici leurs histoires.
La longue silhouette de la fusée se détache en ombre chinoise sur le ciel encore étoilé de Floride. Le colossal tube de métal blanc est enveloppé de fumerolles dues à l’action du réfrigérant. Dans les hauts parleurs, le compte à rebours s’égrène mécaniquement. À dix le sol commence à vibrer dans toute la vallée et un grondement sourd se fait entendre. De la fumée sort des tuyères argentées et, à zéro, les feux de l’enfer s’allument sous le long cigare qui s’élève péniblement vers la voûte céleste rougeoyant sous la lumière du soleil levant. En moins de trois minutes, près de trois tonnes de carburant sont brûlées et l’engin continue son ascension vers les étoiles. Au sommet de la fusée Saturne V, dans la capsule Apollo 11, trois hommes sont écrasés par la terrible poussée. Leurs noms resteront dans l’Histoire : Armstrong, Aldrin et Collins.
Au fur et à mesure de sa progression verticale, les étages de la fusée se séparent et retombent, comme prévu, dans l’océan. Objectif lune !
Presque quarante ans plus tard, l’équipe de Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon exulte en consultant les données délivrées par un tout nouveau sonar utilisable en eau profonde. Sous la coque de leur navire, à plus de quatre mille mètres de profondeur, l’appareil vient de localiser ce que Bezos cherche depuis des mois, le moteur F1 de la fusée Saturne V qui transportait la mission lunaire. Une longue, difficile et coûteuse opération de récupération démarre alors pour le milliardaire et ses équipiers. Ce sont bien sûr des robots qui seront chargés de ramener vers la surface les restes tellement oxydés du moteur que plusieurs expertises seront nécessaires pour être sûr d’avoir trouvé le bon. En effet, la NASA a procédé à de très nombreux lancements dont les débris pullulement dans cette partie de l’océan.
Bezos lui en est convaincu, il a bien découvert l’un des moteurs qui ont propulsé les Américains en tête de la conquête spatiale le 20 juillet 1969.
Sources : Bezos Expédition