Pour certaines scènes de mon roman, le Regard du diable, qui se déroule en 1808 à L’Isle-sur-la-Sorgue, je me suis inspiré de lieux existant encore. Je vous les livre ici, en photo, avec un court extrait de la scène.
Chapitre 1
Lorsque les deux hommes sortirent […] ils longèrent un petit
canal dont les eaux claires couraient sur un fond tapissé de dalles moussues. D’un
bout à l’autre de ce petit bief, de grosses roues à aubes, entraînées par le
courant, tournaient silencieusement sur des axes massifs noyés dans des
manetons chargés de graisse.
Pour certaines scènes de mon roman, le Regard du diable, qui se déroule en 1808 à L’Isle-sur-la-Sorgue, je me suis inspiré de lieux existant encore. Je vous les livre ici, en photo, avec un court extrait de la scène.
Chapitre 1
[,,,] Joubert acquiesça en éperonnant sa monture. Il s’engagea dans une ruelle encore plus étroite que la Grand-Rue et fit signe aux deux policiers parisiens de le suivre. Quelques minutes plus tard, les trois cavaliers pénétraient dans la cour de l’hôpital Dieu par un grand portail en fer forgé, surmonté d’une étoile à huit branches posée sur un cœur.
S’il existe une épave qui a fait fantasmer tous les
chasseurs de trésors sous-marins de la planète, c’est bien celle du San José,
ce galion espagnol coulé en 1708 par les Anglais à la bataille de Baru, près de
Carthagène en Colombie.
Et il y a de quoi !
Nous sommes au mois de juin, le sept exactement et la flotte
espagnole est au mouillage, attendant les retardataires pour rejoindre la
protection des navires de guerre chargés de l’escorter vers la mère patrie. Il
y a là quatorze lourds vaisseaux, dont le navire amiral de la flotte, le San
José, chargés d’un immense trésor : des lingots, des piastres, des bijoux,
des étoffes précieuses et puis de l’or et encore de l’or. Les lignes de flottaison
ne sont plus visibles tant les cales sont pleines. Des coffres sont entreposés
dans les entreponts, des cabines ont été réquisitionnées pour y entasser plus
de richesses. Le roi Philippe V jubile déjà dans son palais en pensant à cette fortune
qui viendra bientôt renflouer les coffres de la couronne d’Espagne.
C’est dans cette dangereuse situation que les Espagnols
voient arriver au loin une voile. Il s’agit de l’Expédition, commandé par le chef d’escadre Wager. La toile claque
au vent, l’Union Jack flotte à se déchirer dans la bonne brise arrière et les
sabords sont ouverts. Le temps se brouille pour Philippe et son magot mouillé
de la sueur et du sang des Indiens. D’autant plus que d’autres voiles montent
sur l’horizon, à la suite de l’Expédition.
Trois bâtiments de guerre profilent leurs funestes silhouettes : le Kingston, le Portland et le Vulture,
un petit navire de 8 canons.
Chez les Espagnols, c’est la panique à bord, car ils savent
pertinemment qu’il leur sera bien difficile de se défendre avec leurs galions
déjà si peu manœuvrables à vide. Se rendre ? C’eut peut-être été la
solution, mais la capitaine Santillan qui commande le San José ne l’envisage
même pas et de toute manière, Wager ne va rien leur proposer d’autre que de la
fonte chauffée à blanc. Tous les canons anglais crachent le feu en même temps.
Wager engage le San José durant près
de trois heures. La fumée est si épaisse que l’on n’y voit pas à dix mètres.
Soudain, une terrible déflagration retentit, des espars enflammés montent vers
le ciel puis retombent en pluie de feu sur la mer qui bouillonne. Le San José, sans doute touché au niveau de
la Sainte Barbe vient de voler en éclat avec tout son équipage et sa précieuse
cargaison. Sur les six cents marins à bord, moins d’une vingtaine survivra.
Avec une régularité de métronome, les canons anglais continuent leur chant
infernal. Les Espagnols coulent les uns après les autres. Seuls trois navires
sont encore manœuvrables, le Santa Cruz
qui est finalement arraisonné avec toute sa cargaison, le San Joaquim, qui
réussit à prendre la fuite et un dernier navire qui est drossé à la côte et incendié
par son équipage. Si la bataille resta dans les mémoires et les livres
d’Histoire, la localisation exacte du naufrage du San José se perdit en revanche dans les méandres du temps.
Ce 27 novembre 2015, la mer est un peu agitée et la
visibilité est nulle à cette profondeur. Pourtant les puissants phares du ROV
accrochent une forme tubulaire. Un canon, puis un autre et encore un autre. Sur
le pont du navire de recherche colombien, quelque trois cents mètres plus haut,
les scientifiques de l’Institut colombien d’Anthropologie et d’Histoire
éclatent de joie. Voici des mois qu’ils étudiaient de vieilles cartes
poussiéreuses, formulaient des hypothèses sur le déplacement des courants
depuis trois cents ans, et ils avaient vu juste. Le San José est bien là. Ses structures sont encore visibles,
protégées par l’absence de lumière et la très faible température qui règne dans
les grands fonds… et sa cargaison aussi.
Si c’est bien l’épave du San
José qui est là, une nouvelle bataille risque de s’engager, une bataille
juridique. En effet le butin, plus de trois milliards d’euros a de quoi
allécher plus d’un gouvernement. L’Espagne, propriétaire du navire et
destinataire de la cargaison pourrait réclamer son dû, comme le Pérou d’où
provenait l’or ou encore la Bolivie d’où était extrait l’argent sans oublier la
Colombie bien sûr, puisque c’est sur son territoire qu’a été retrouvée l’épave.
C’est d’ailleurs probablement cette dernière qui conservera le butin.